« Ah ! Karen, je te
reconnais bien là, la pasionaria ! Je t’approuve totalement ! " s’exclama
avec un grand sourire Emile Ajar (incarné bien évidemment par Romain Gary) à son
épouse.
Ce 20 mai 1961, alors
que le soleil illuminait la ville de ses doux rayons et les pièces les plus
lumineuses de l’appartement de Karen Debeauty (jouée par Jean Seberg) et Emile
Ajar ...le téléphone retentit, Jean décrocha aussitôt et une voix masquée comme
trafiquée lui répondit :
« -Arrêtez illico
votre cirque médiatique, la cause des Noirs et autres métèques ne vous regarde
en aucun cas, dernier avertissement » et l’on raccrocha.
Karen blêmit en
raccrochant et en fit aussitôt part à Emile avant que la sonnerie de la porte d’entrée
ne retentisse à son tour. Après avoir patienté quelques instants, le cœur battant
,Karen et Emile virent une voiture puissante démarrer en trombe.
Emile ouvrit
la porte d’entrée pas franchement rassuré et en baissant les yeux tomba nez à
nez avec une lettre déposée sur leur paillasson.
Après avoir déplié la
missive, tous deux la découvrir :
« Toi , la militante,
cesse de nous importuner avec tes grands discours sur la cause des Noirs, ou çà
risque de TRES mal finir pour toi »
Karen et Emile, peu habitués
à se débiner devant tant d’insanités et étant tous deux rompus aux délires de
la presse les traquant à cause de leur célébrité et leur influence depuis
quelques années, se rendirent au commissariat le plus proche pour porter
plainte.
Après avoir réussi à
quitter leur domicile sans trop alerter les paparazzis qui trainent toujours autour
de leur villa en recherche d’un scoop à se mettre entre la feuille de chou, nos
deux protagonistes arrivèrent sans encombres à l’hôtel de Police le plus proche.
Un lieutenant peu souriant
les reçus.
-C’est pour quoi » fit Harry Cover, c'était son blase.
« Nous souhaitons
déposer une plainte, un courrier déposé devant chez nous ce matin et un coup de
fil anonyme qui ressemble à s’y méprendre à une vilaine menace « fit
Karen beauty avec une certaine gravité.
Longuement le
lieutenant examina le courrier, il quitta la pièce exiguë qui servait de dépôt de
plainte et de lieu d’interrogatoire puis revint avec un de ses collègues.
-
Madame, monsieur, l’affaire est grave,
fit Harry Cover , d’après nos services de décryptage, il s’agit du parti la
CNI ,de dangereux extrémistes anti blancs et anti jaunes, ils se sont présentés
aux dernières élections et malgré leur échec cuisant et une certaine
complaisance des médias qui préfèrent accuser l’autre bord extrême de salopards,
ces gens-là sont nuisibles…
je Je ne vais pas y aller par quatre chemins, votre
cause (celle des Noirs) est noble mais pour ces ectoplasmes , le fait que vous
soyez blancs et assez fortunés fait de vous des cibles, il me faut vous protéger
.
Abasourdis,
Karen et Emile acceptèrent une protection rapprochée, il était donc difficilement
envisageable de refuser.
Karen
Debeauty éclata de rage et de colère
-mais
bon sang, je défends des personnes dont les congénères me reprochent ma couleur
de peau ...c’est tout simplement infect
et ahurissant, quel monde, quel monde !
Quelques
minutes plus tard, une voiture et un chauffeur mis à leur disposition les raccompagna
chez eux. La soirée qui devait être une fête prit à présent une toute autre tournure…
A SUIVRE ….
Histoire très
librement inspirée de "Chien blanc» un roman de Romain Gary publié le 20 mars
1970.