mercredi 8 janvier 2025

Gisèle Pontiac toujours d'attaque !

Que serait la citée de Mufflin sans la verve et le charme un peu rustique de Gisèle Pontiac ? (Incarnée par Annie Girardot )  Une ville aussi terne que les autres et , diantre qu'elles sont légion !

Dès les premières heures du jour, Gisèle était déjà sur le pied de guerre afin de faire tourner son affaire au mieux. Son gagne-pain ? le "Joyeux drille" pardi ! Un beau restaurant aux couleurs vives et à la nourriture digne des meilleurs restaurants Italien. Chaque habitant de Mufflin City y avait ses habitudes et l'on appréciait la gouaille de Gisèle tout autant que son sens inné de l'humanité devenu si rare de nos jours. La musique était présente et le pianiste (et voisin) de Gisèle, Lucien Goldberg se produisait trois soirs par semaine.

La demoiselle de Mufflin partageait certaines nuits avec Jeannot Lapère son bourru compagnon qui possédait un sens de l'humour assez acidulé.


 

Et de l'humour (et surtout de la patience) il fallait en avoir, car depuis quelques mois la fille aînée du propriétaire du restaurant "Le Tricolore" faisait beaucoup parler d’elle. Cette femme aussi blonde que franchouillarde et cynique était bien décidée à mener une rude concurrence au "Joyeux Drille ». Son éloquence braillarde la rendait sympathique auprès des rustres et des malpolis. Marianne Duchnock (Catherine Jacob) régnait en effet sur son établissement en veillant tout particulièrement à ce que les habitants de Mufflin un peu trop rose des paluches et du bidon ne franchissent pas les portes de son Antre. Mais, que l'on se rassure illico : Gisèle Pontiac au sujet de cette affaire-là n'avait point dit son dernier mot !

 

BONNE ANNEE 2025 et ………………A SUIVRE   !!!

vendredi 6 décembre 2024

A Livre ouvert : Honoré De Balzac « Eugénie Grandet » 1834

 

Après Frédéric Dard, Albert Camus, Jean-François Revel et Yves Simon dans notre rubrique consacrée à la littérature avec mes coups de cœurs que je vous livre depuis début 2024, voici à présent un classique signé Honoré De Balzac « Eugénie Grandet » qui est paru en 1834 après les succès de « La comédie humaine » et « La peau de chagrin » .

RESUME

 

Eugénie Grandet, est la fille d'un ancien tonnelier qui a fait fortune, et qui mène à Saumur une existence recluse, soumise aux volontés d'un père avare et autoritaire. L'arrivée inopinée de son cousin Charles, un jeune parisien raffiné, lui fait entrevoir un bonheur possible.


 

S’il parait évidement de dire qu’ « Eugénie Grandet » est un chef-d’œuvre de la littérature française, la description de la famille et l’entourage d’Eugénie Grandet dépeint par Balzac fleure bon le 19ème siècle avec l’aspect corseté des conventions qui régnaient alors vingt ans avant le second Empire. La vie d’Eugénie est entièrement consacrée et vouée à capitaliser pour obtenir suffisamment d’argent et faire un bon mariage avec un homme riche pour satisfaire sa famille et, en particulier son père atteint d'une avarice quasi maladive qui va surement contribuer à son ascension sociale fulgurante.

L’argent, le beurre, le blé (en herbe ou pas) sont le sel de ce roman fort bien bâti par ce cher Honoré de Balzac qui, pour moi, lorgne davantage du côté de chez Marcel Proust et s’éloigne un peu d’Emile Zola. Ce n’est que mon opinion de lecteur mais je tenais à vous le faire savoir.

 

Sans tout vous révéler, ce qui m’a dérouté dans ce roman est l’arrivée soudaine du  cousin d'Eugénie, le prénommé Charles dont peu à peu Eugénie va tomber amoureuse. Bon, on a beau se dire que les jeux de séduction entre cousins n’étaient pas rare après Napoléon Bonaparte, ça fait bizarre tout de même sans parler de la seule et unique motivation des protagonistes : l'argent.

Je vous souhaite une bonne lecture ou relecture de ce grand livre.

Bonnes fêtes de fin d'année à toutes et tous et MERCI pour votre fidélité à ce blog depuis le 7 février 2007 !! 

 

jeudi 14 novembre 2024

Juke Box Remember : « Au pays des merveilles de Juliet » Yves Simon 1973

 Après avoir évoqué la carrière d’écrivain d’Yves Simon qui débuta en 1971 avec « les jours en couleurs »

Sa carrière de chanteur (auteur compositeur & interprète) débute elle de manière discrète en 1967 ou Yves Simon enregistre plusieurs 45 tours qui passeront complétement inaperçus.

Il lui faudra attendre l’année 1972 pour obtenir un premier succès discographique  avec le 45 tours « les gauloises bleues ».

C’est grâce au succès de cette chanson qu’il fera la première partie des concerts de Georges Brassens à Bobino au côté de Maxime le Forestier, Jean-Michel Caradec et Philippe Chatel.

Après une traversée des Etats Unis en autostop en 1973, l’inspiration va donner à l’auteur compositeur interprète Yves Simon toutes les facettes d’un tout premier 30 centimètres 33 tours intitulé "Au pays des merveilles de Juliet"» paru en septembre 1973 qui renferme 11 titres dont « Les gauloises bleues » et la chanson titre «Au Pays des merveilles de Juliet » qui sort en 45 tours et devient très rapidement un grand succès qui lui ouvre les portes du Hit-parade et des plateaux de télévision .



La chanson « Au pays des merveilles de Juliet » retient particulièrement l’attention de par sa production, ses arrangements et cette façon qu’à Yves Simon de faire un petit film sur 2 minutes et trente secondes de cette histoire inspirée de Lewis Carroll (allusion à son chef d’œuvre « Alice au pays des merveilles » bien entendu ) ainsi qu’un hommage touchant à Juliet Berto qui joua le rôle de « La chinoise » de Jean-Luc Godard en 1967 au côté de Jean-Pierre Léaud .

Le 33 tours « Au pays des merveilles de Juliet » obtiendra le Grand prix de l’Académie du disque et sera disque d’or avec plus de 100 000 exemplaires , tout comme le 45 tours qui franchira les 50 000 exemplaires vendus. 


 

On retrouve donc Yves Simon avec son tube  « Au pays des merveilles de Juliet » dans l'émission TV "Midi trente" du 23 février 1974 présentée par Danielle Gilbert.

Bon visionnage !! 

mercredi 23 octobre 2024

A livre Ouvert : Yves Simon "les éternelles" 2004

Parlons un peu d'un auteur que j'adore , il s'agit de Yves Simon qui fut également journaliste dans la revue  "Actuel " dans les années 70 et qui embrassa avec succès une carrière de chanteur à partir de 1973 (souvenez vous de "Au pays des merveilles de Juliet" ou encore "les gauloises bleues","Amazoniaque",sans oublier "Diabolo menthe" la BO du film de Diane Kurys )

L'écrivain Yves Simon est tout aussi remarquable ,une écriture ciselée et précise qui lui valut (à juste titre) d'obtenir en 1988 pour son roman" Le Voyageur magnifique", le prix des Libraires , et pour "La Dérive des sentiments", le prix Médicis en 1991 . Après avoir adoré "le prochain amour" je vous recommande chaudement son petit dernier intitulé " Les éternelles" une histoire d'amour passion proposée comme un "chassé croisé "entre deux couples .

 


extrait
"Je me suis adonné à une drogue dure pendant vingt-huit mois. Vingt-huit mois et dix jours très exactement. Je fis deux tentatives infructueuses pour interrompre le processus de décomposition qui avait atteint mon corps et mon esprit. N'écrivant plus, ne sortant plus, je fus terrassé par mon héroïne, ma maladie. La troisième et dernière tentative fut la bonne. Ma décision fut prise en un éclair car je venais d'apercevoir la mort me tendre la main, doucereuse, une garce avenante qui voulait m'étreindre pour de bon, avec des baisers à pleine bouche. Et moi je voulais vivre encore, sur une terre qu'il me fallait reconquérir tant j'avais tout délaissé, amis, écriture, espérances, pour naviguer dans un ciel de mitraille. Connaître enfin la rémission et la douceur des jours. Le manque, la privation, c'est alors que les souffrances se sont manifestées. Métastasiques et vénéneuses, elles se sont mises à germer dans la tête, le foie, le sexe, petites pousses de fiel qui font éclater la peau, même les paupières pour qu'il n'y ait plus de ciel à voir. Ni étoiles ni lait de lune, que le sombre de la nuit. J'étais une tempête, ça brûlait et je pleurais. Epuisé de partout je pensais évidemment à elle, aux extases, elle, l'initiatrice de la douleur, elle comme une araignée aux tentacules pourpres qui prenait la place de mes ravissantes ramifications nerveuses, mon système avec neurones et synapses, le point faible des sensibles. Je dus renouer avec des confidents, avec le docteur Chestonov en qui je n'avais qu'une confiance relative, avec le barman du Paradise qui me concoctait des Acapulco au mezcal afin de me redonner espoir. Alcools blancs glacés, sans parler des havanes, les amis du rien, quand la tête est vide et qu'il suffit d'aspirer pour se sentir vivant. Et toujours le suave Lexomil, avec son tube vert-espérance, paravent des estropiés du cœur et de la mémoire. Apaisé, certains matins, je pris le train pour un aller-retour vers la mer et, le soir, grisé de large, je m'en revenais vers l'étroit. Alors, au creux de la nuit, j'appelais Walser le confident attentif, l'ami cher qui avait toujours su trouver une parade à l'héroïne, par la parole et des mots absents au dictionnaire du désespoir. "

à découvrir absolument , surtout si tout comme moi vous aimez Ernest Hemingway et Christian Bobin ,car il y a chez Yves Simon une athmosphère digne d'un Hemingway (c'est pas rien quand même ..et je le pense sincèrement) et la précision , la justesse du verbe et des lieux décrits comme sait si bien le faire (et depuis longtemps) Christian Bobin .

 

Seriez d’accord pour que je parle dans le prochain billet du Magicien OX, de la carrière de chanteur d’Yves Simon ?

 

A bientôt !!


 

 

 

 Un beau portrait photographique d'Yves Simon au milieu des années 70 par le photographe Tony Franck 


 

lundi 23 septembre 2024

Dites 33 : Bruce Springsteen "Born in the USA" 1984


Le nouvel épisode consacré aux albums 33 tours est consacré à Bruce Springsteen et il est vrai pour les plus fidèles d'entre vous, j'avais déjà parlé de certains de ses albums il y a quelques années.
 Je vais donc faire court sur le début de sa carrière qui remonte à 1975 avec le succès qui arrive à la sortie du son troisième album ,LIRE ICI qui annonce clairement la couleur et le style du futur Boss (comme on le surnommera rapidement ) .

Suivront des albums et singles mythiques tel "The River " en 1980 THE RIVER LIRE ICI

sans oublier le 20 septembre 1982 un disque un peu plus acoustique et qui connaitra un succès plus confidentiel  "Nebraska"  NEBRASKA LIRE ICI


Sa notoriété déjà importante et pas seulement  aux Etats Unis va grandir de manière phénoménale dès le 4 juin 1984  avec la parution de son 7ème album baptisé « Born in The USA » avec cette pochette emblématique ou l’on peut voir le chanteur natif du New Jersey debout et de dos devant le drapeau des States

Un disque qui contient 12 chansons très efficaces portées par son groupe le E Street Band. 


On y retrouve des ballades rocks, du blues, du  rockabilly mais surtout des textes percutants comme Bruce Springsteen sait les concevoir ou il met en avant les petites gens, de ceux qui triment pour gagner trois sous et dont le destin est souvent peu enviable.


Le succès va être considérable avec pas moins de 30 millions d’exemplaires vendus dans le monde sans oublier une tournée qui deviendra la plus lucrative de son temps. 

Nous sommes en plein cœur des années 1980 ou Madonna, Prince et Michaël Jackson envahissent les ondes et Bruce Springsteen va faire de même avec les nombreux tubes que contient cet album « Dancing in the Dark » ouvre le bal avec son vidéo clip signé Brian De Palma suivront « I’m on fire » , »Cover me » et bien évidement la chanson titre « Born in the USA «  qui sera l’objet musical de la controverse tant une grande partie du public y verra un hymne patriotique alors qu’il s’agit en réalité d’une chanson engagée dénonçant la guerre du Vietnam .

Quand on songe que Ronald Reagan alors en pleine campagne présidentielle en vue de sa réélection a utilisé cette chanson pensant mettre tous les atouts de son coté …



 Pour vous , le clip officiel de  « Born in the USA " l'un des grands tubes de cet album et surtout une chanson beaucoup plus subtile qu'il n'y parait ..


Bonne écoute et à bientôt pour un prochain sujet musical ! 
 

mercredi 4 septembre 2024

Une vie ennuyeuse mais d'un ennui passionnel


Dans la ville de Pittsburgh, ce fut la stupéfaction, Karen Debeauty fut témoin d’un accident qui la visait directement .Elle échappa par miracle à la lancée à vive allure de cette Ford Mustang.

 

La Police qui avait été alerté des menaces qui pesaient sur Karen fut rapidement sur les lieux avec à leur tête pensante, le lieutenant Columbo.

L’homme fut rapidement arrêté, c’était un Congolais habitué des groupuscules extrémistes racistes qui sévissaient dans la ville au grand dam des organisations blanches antiracistes qui y perdaient leur latin dans ce charabia … noirs et blancs autant que personnes que de potentiels cons.

C’est alors qu’Emile Ajar fit son retour, lui qui était parti pour un rendez-vous avec son éditeur …lorsqu’il aperçût  l’homme entre deux policiers, son sang ne fit qu’un tour.




Farouk Hamid , c’est bien vous ? fit Emile Ajar

En effet, monsieur Hamid était un activiste anti blancs et antitout que l’auteur de « la promesse de l’aube » connaissait de long en loin.

Lorsque Emile Ajar (incarné par Romain Gary) fut de retour au domicile conjugal, Karen lui raconta sa version des faits, la voiture qui fonce à 130 km/heure sur une femme blonde que l’homme pensait être elle, les propos menaçants et cette injustice à défendre la cause des noirs américains alors que celle du quidam blanc n’est pas vraiment considérée comme importante, salauds qu’ils sont de toute manière, pauvres colons qu’ils resteront à vie d’avoir osé avoir des ancêtres aussi cons.

-Je voudrais avoir une vie ennuyeuse, Emile fit Karen Debeauty (jouée par Jean Seberg) cet homme que je pensais honnête et qui ne représente que des saloperies racistes comme il y en a mais, heureusement, ce n’est pas généralisé.

 

-Et oui, fit Emile avant de proposer à Karen de partir à Venise quelques jours avant le début du procès, tu sais, on parle trop souvent de fascistes sans savoir ce que c'est  réellement, un mot valise qui me fait penser …. 







 …à faire les nôtres …allez, comme disait jeanne d’Arc, « filons à l’Anglaise ! »

 

 

                                              THE END  

lundi 19 août 2024

Le Dussard sur le toit


Karen Debeauty ne cessait pas de se remémorer la question que le lieutenant Columbo venait de lui poser, comme çà, l’air de rien dans son imperméable usé tout en se grattant la tête :

-      Votre mari m’dame il a l’habitude de partir du domicile aussi longtemps sans vous prévenir ?

Assis au volant de sa Peugeot 403, le Lieutenant Columbo (incarné comme toujours par Peter Falk) réfléchissait, il pensait sérieusement à la culpabilité du célèbre écrivain, pas de manière directe mais, il songeait à une tierce personne qui aurait profité de la générosité d’âme de Karen Debeauty.

 

Une heure plus tard, un peu tracassé, Emile Ajar fit son retour au domicile, et c’est alors qu’il eut une conversation plus longue avec sa femme Karen.

-Tu te souviens de cet appel téléphonique il y a une semaine qui fut bref d’ailleurs « -Arrêtez illico votre cirque médiatique, la cause des Noirs et autres métèques ne vous regarde en aucun cas, dernier avertissement » tu te souviens ?


 

-Oui, bien sûr, comment oublier des menaces pareilles qui m’ont empêché d’agir comme je le souhaitais auprès de la communauté que je défends fit Karen, qu’as-tu comme révélation à me faire ?

 

Eh bien, fit Emile, il me semble avoir identifié la voix … celle de Mathieu Dussard qui fait partie du comité des révolutionnaires en col Mao … j’y ai repensé hier et ce timbre-là, c’est le sien. Inutile de se rendre à la Poste pour vérifier .

 

-ll faut en parler à la police, je rappelle le lieutenant Columbo (toujours incarné par Peter Falk) fit Karen en se précipitant vers le téléphone du bureau avec un enthousiasme qui lui redonna du cœur  à l’ouvrage, tant ce combat lui tenait particulièrement. 

A même instant, dans la ville de Pittsburgh, un homme déchira une photo de Karen Debeauty, le quidam le fit devant une assemblée médusée et exprima à haute voix 


« Elle souhaite faire entendre la voix des Noirs Américains qui ne lui ont rien demandé, je suis un Noir Américain et je lui adresse un gros fuck «

C’est alors qu’une voiture déboula du bout de la rue à très vive allure dans sa direction  ….

 

                                                                                    A SUIVRE ……………………………