Marion, ma
chère Marion, tu aimes ce métier, tu te donnes à fond et j’en suis
ravi mais, dis-moi, penses-tu encore qu’aujourd’hui je suffis à ta soif
d’amour ?
Cette phrase
prononcée comme une sentence par Lucas Steiner, (Incarné ici par le comédien Allemand Heinz Bennent) toujours
cloitré
dans la cave redoutant à tout instant que les Prussiens ne le découvrent durant
ce maudit conflit .Cette réplique prononcée par celui qu’elle aime résonnait
encore dans la tête de Marion (Incarnée
par Catherine Deneuve).
Nous étions le jour J ou la pièce « La grande comédie « allait
enfin être révélée au public dans ce petit théâtre de la rue des Martyrs à Paris.
« Penses-tu encore qu’aujourd’hui je suffis à
ta soif d’amour ?
Marion
n’avait toujours pas su répondre à Lucas.
Elle qui partageait l’affiche au côté du comédien Adrien
Pinacle (joué ici par Gérard Depardieu) et qui jouait avec lui quelques scènes intimes
qui les avaient troublés l’un et l’autre plus d’une fois depuis le début du
travail intense des répétitions venait peu à peu au cours des répliques intenses de trouver une réponse forte à cette question de la plus haute importance,
puisque l’amour tout comme l’amitié est une chose rare tel un bien précieux .
Quelques minutes après son entrée en
scène , Marion était parfaitement concentrée sur une scène clé du morceau de
choix que représentait « La grande Comédie »
, elle sentait la présence au sous-sol de Lucas qui ne loupait aucune réplique,
aucun déplacement , elle ressentait l’attirance , l’obsession attachante et professionnelle
d’Adrien qui maitrisait parfaitement son
jeu , celui de l’amant qui fit vaciller sa
muse et qui n’oubliait pas que sans cette protection d’amour, il ne pouvait pas
rester sur le territoire.
Une fois sortie de scène, elle retrouva Lucas qui, lui était comblé par le succès de la pièce, le public avait aimé, il était heureux .
Soudain, dans la loge située au sous-sol, Marion se tourna vers
Lucas et lui dit :
-J’ai la réponse à ta question de l’autre
jour »
-Ah ? fit Lucas l’air impatient
-Bien sûr que tu suffis à ma soif d’amour, mieux que ça, tu l’as combles
puisque j’ai compris ce soir en jouant tes écris que la vie au théâtre est bien plus immense que celle que l’on vit en dehors de la scène et comme nous en parlons tous deux sans
cesse, nous voilà à l’abri de la routine.
Lucas était rassuré et retrouva plus tard à la fin de
la guerre sa liberté et, entre Adrien et Marion il y avait toujours autant d’amour…Pour
la scène !
FIN