vendredi 14 janvier 2011

On the Road with the Rocking Blue



Quelques années avaient passé , et la ville de Dartford pouvait désormais se targuer d'avoir vu débuter dans le très sélect club de Jazz le Topopupuc les fameux Rocking Blue . Jack Klein , leur cynique et avisé producteur avait eu le nez creux en leur proposant de composer leurs chansons au lieu de se cantonner aux reprises de standards .

-"A vous à présent d'écrire vos propres tubes ! De faire vibrer la foule avec ce que vous avez dans les tripes ! " leur avait il rabâché quasiment après chaque représentation .


Il faut avouer que le rythme de travail était ardu , nos troubadours ne bénéficiaient ni des 35 heures et encore moins de RTT . Ce qui pouvait expliquer leur consommation un peu excessive de produits illicites afin de tenir le coup et d'être toujours en forme face à un public de plus en plus nombreux .


La jeunesse Anglaise , s'était entichée de Sonny, Moustick, Bryan , Charlie et leur bassiste métronomique : Boull . Au milieu des années 60 , l'Europe et bientôt le monde entier était conquit par leur manière d'aborder la musique et de réaliser des concerts de plus en plus longs .

Sonny avait souvent l'impression que tout cela n'était qu'un rêve , un joli songe et qu'un jour il allait bien falloir se réveiller et foncer illico à l'usine de Dartford pour subvenir à ses besoins . Que nenni !! Grâce au succès mondial des Rocking Blue, il était (ainsi que ses comparses ) devenu riche et célèbre et sa vie semblait souvent douce comme du coton , malgré le dur labeur qui restait plus que jamais sa passion .


Depuis quelques mois, Sonny Pallenberg partageait son toit avec la ravissante Anna Richards . Anna était vendeuse de fringues au marché aux puces , Sonny l'avait rencontré un an plus tôt alors qu'il donnait au Topopupuc (le club de jazz des débuts de la formation) un concert avec les Rocking Blue . La jeune femme craqua immédiatement pour le talentueux guitariste . Ce qui l'avait séduite chez lui n'était pas tant son jeu de guitare mais cette expression grave , tendre et drôle qu'il pouvait avoir lorsqu'il jouait sur scène au coté de Moustick Jaguar le chanteur leader du groupe .

- "Un vrai troubadour des temps modernes aux allures de pirate en eau trouble" aimait elle à répéter . Anna et Sonny résidaient depuis peu à New York , car le groupe se trouvait la plupart du temps (et vu leur succès grandissant) sur le sol Nord Américain pour des émissions de télévision , des interviews ...toutes ces choses nécessaires à la promotion de leur musique mais qui ennuyaient profondément Sonny .

-"Que veux tu que je leur raconte de plus à ces zouaves en peau de lapin ? Tout est dit dans notre musique ! Il suffit de nous voir sur scène pour comprendre qui l'on est véritablement !" s'emportait parfois Sonny dans leur coquet appartement New Yorkais .

Anna Richards était une femme aussi jolie que mystérieuse . Durant ses journées de travail , elle profitait de son temps de pause pour alimenter et renseigner un réseau de trafiquant de jupes écossaises . Sa boutique était petite et des montagnes de vêtements encombraient le passage , elle se tenait là et pratiquait ce bel ouvrage de recouvreuse de tissus pour une génération de jeunes en manque de satisfaction .

mercredi 22 décembre 2010

L'Equipée sauvage solide comme un Roc






Le soir , après le couché du soleil , les répétitions se poursuivaient jusque très tard dans la nuit . Sonny Pellenberg et ses comparses étaient rayonnants à l'idée de jouer la musique qui les faisait tant vibrer . Ils avaient le blues en eux et c'était flagrant ! Le premier public de nos lascars fut leurs voisins , puis très rapidement le quartier entier ... autant dire une bonne partie de Dartford .


Moustick , le chanteur de la formation au phrasé si châtié fit un jour cette réflexion fort juste :


- "les mecs, c'est bien beau de répéter ainsi mais ...Bryan ne peut pas jouer à la fois de la Sitar et faire la batterie avec son pied sur une caisse à savon : il nous faut trouver un bon batteur , un pro qui puisse nous donner l'impulsion nécessaire à notre envol vers un joli nuage de musique !"


Sonny approuva aussitôt , non sans avoir décelé dans les propos de Moustick un léger excès d'herbes de provence dans la soupe de la veille .




Le lendemain , les Rocking Blue (nom de leur groupe trouvé par hasard sur une pochette de disques traînant dans leur appartement commun ) partirent à la recherche d'un batteur digne de ce nom . Ils écumèrent les bars, les pubs , les clubs pendant des semaines entières sans trouver la perle rare . Un soir , la révélation ! Alors que nos troubadours sirotaient un grog dans un très bon club de Jazz , ils virent soudain sur la petite scène de ce lieu de fête ou les croques notes ont toujours bonne cote , un groupe de Jazz vraiment excellent et surtout : le batteur de cette formation , un certain Charly Quartz . Sonny et Moustick prirent les devants et , aussitôt le spectacle terminé s'arrangèrent pour parler au musicien afin de le convaincre de rejoindre leur groupe . Charly était un personnage très amusant et assez peu loquace , il fut d'abord surpris par la proposition (tout à fait décente ) de nos amis et se laissa séduire par l'idée de jouer dans un groupe de rythm and blues à une seule condition : qu'il y ait une camionnette à disposition pour transporter sa batterie .


- "No problèm mon gars ! "lui lança Sonny dans un sourire quelque peu édenté . L'affaire fut ainsi conclue et les répétitions pouvaient se poursuivre .



Moustick Jaguar , le chanteur des Rocking Blue , avait quelques jours plus tard (grâce à ses relations avec la haute société Anglaise) dégotté un petit contrat pour le groupe afin de jouer dans ce club de jazz très prisé .


Chaque soir (sauf le mercredi ) , les jeunes Rocking Blue se produisaient dans le club de jazz le Topopupuc , situé en plein coeur de Dartford . Des centaines de jeunes se précipitaient ici afin d'oublier un peu la semaine rude qu'ils venaient de vivre et de faire le plein de musique .

Le patron du club se nommait Jack Klein (que les mauvaises langues appelaient Jacqueline ) . Un grand type d'une quarantaine d'années un peu rondouillard qui voyait en ce groupe de futurs grands . Un jour, alors que Jack discutait avec un de ses collaborateurs il affirma :

- "Ces jeunes mecs ont du potentiel mais , jouer des reprises c'est valable un temps et on finit par se lasser , il faut absolument qu'ils écrivent leurs propres chansons , ils en sont capables et je sens que cela pourrait nous rapporter gros ! " puis il éclata d'un rire sonore en reprenant une gorgée de bière .

jeudi 9 décembre 2010

de futures Pierres qui roulent vers la lumière scintillante

Et hop ! l'idée était bien lancée ! Sonny venait de convaincre ses colocataires de s'investir à fond dans cette entreprise musicale qui allait consister , de prime abord à restituer les grands standards du blues et du Rock and Roll au sein d'une formation digne de ce nom .
L'hiver était rude à Dartford , et Sonny, Moustick et Bryan ne gagnaient pas encore beaucoup d'argent pour se chauffer et se nourrir suffisamment afin de vaincre le froid . Leur résistance se logeait ailleurs , la musique était leur abri, leur refuge et leur raison de vivre .
Chacun des trois comparses effectuaient des petits boulots dans la journée et , tous aimaient se retrouver le soir depuis quelques semaines à présent pour répéter les standards qu'ils avaient sélectionnés .
Sonny Pallenberg( Keith Richards )  vendait du lait au marché de Dartford , un travail qui ne lui plaisait guère mais qui lui permettait d'acheter des cordes de guitare et des partitions de Chuck Berry .
Durant la journée , il lui arrivait d'aller jusqu'à Londres dans la fourgonnette de la "Milk Dartford" pour approvisionner des gens de la capitale qui le fascinait tant . Il régnait une telle énergie vrombissante dans cette citée et l'ambiance musicale apportait une alléchante bouffée d'air pur dont Sonny s'imprégnait de plus en plus .
Moustick était un garçon distingué et un très bon chanteur avec une voix semblable à un interprète de negro spiritual (Mick Jagger ) . Toujours très à l'aise dans la vie , il participait au financement de l'appartement commun grâce à son petit salaire de disquaire à Londres , il possédait un nombre impressionnant de disques ce qui fascinait Sonny .
- "Voilà exactement ce que l'on devrait jouer ! c'est incroyable ces petits trésors que tu nous fais partager mec !" lui répétait souvent Sonny , tandis que Bryan(Brian Jones ) agitait son brushing .
Bryan , le troisième colloc' était un peu atypique dans sa manière d'aborder l'existence . La cohabitation avec Moustick et Sonny se passait bien et le talent incroyable qu'avait Bryan d'apprendre en peu de temps à jouer toutes sortes d'instruments comme la Harpe ou la Sitar représentait un atout majeur pour nos musiciens en herbe . En réalité , Bryan cachait derrière son allure de dandy Britannique un malaise palpable et très destructeur , il était souvent sombre et ombrageux mais cet aspect là allait aider nos amis à se diriger vers la lumière qui commençait à se faire de plus en plus scintillante .(inspiré de la vie des Rolling Stones )

jeudi 25 novembre 2010

Le jour se lève sur Dartford

Quel temps de chien il faisait ce mardi là ! Un brouillard à couper à la serpe accompagné d'une pluie fine qui ne laissait aucune chance à nos vaillants ouvriers de l'usine Kookak de faire la route sans encombre jusqu'à chez eux . Un mardi noir et une bonne dose de blues sans partition pour Sony Pallenberg (Keith Richards ) qui s'ennuyait comme un crabe aux pinces d'argent dans cette ville maudite .
C'était un type un peu rêveur et assez solitaire le Sony , fils unique et très imaginatif lorsque il s'agissait d'inventer des jeux étranges comme , par exemple faire du vélo sans freins ou glisser sur une planche à roulettes pour descendre les bosses de Dartford .
Sony Pallenberg venait d'avoir 16 ans , il était réfractaire à toutes formes d'autorités et à toutes formes d'austérités non justifiés (et ce ne sont pas les cas qui manquaient !) . Fils unique certes, mais il avait quelques amis aussi passionnés et à fleur de peau que lui avec qui il partageait un studio depuis quelques mois . Sony s'entendait plutôt bien avec ses parents Bert et Doris mais ... il adorait plus que tout son indépendance et sa liberté ! Une certaine idée de l'existence sans contraintes afin de mordre cette putain de vie à pleines dents !
Fichtre ! Moustick un de ses compagnons de gamelle avait encore oublié ce jour d'acheter du pain et du café pour le petit déjeuner du lendemain . Ce genre de petit détail qui n'avait l'air de rien agaçait beaucoup Sony car il avait toujours en tête l'idée qu'un minimum de réconfort était nécessaire à la création . Dans ce deux pièces ou vivaient Moustick, Sony et Bryan , les journées étaient rythmées par le son de la musique blues et jazz qui sortait de la chaîne Hi Fi que le grand père de Sony lui avait offerte pour ses 15 ans .
"Les mecs , si on tentait de faire la même chose que les gusses que l'on écoute , histoire de prendre notre panard pour pas cher ! çà vous dit ?" lança avec un léger sourire Sony à ses camarades . "ah ouais ! ce s'rait trop bath mon vieux Sony ! tu sais qu't'en as de bonnes idées dans ta calebasse toi " lui répondit aussitôt Moustick qui , malgré son éducation très guindée était un sacré phénomène !
"Let's go" répliqua Bryan en agitant son brushing .

jeudi 4 novembre 2010

De Mufflin à Türìn ou comment partir en ménageant l'aventure



Henriette la pipelette poursuivait son discours pendant que nos joyeux convives faisaient tinter leurs couverts en se léchant les babines tant le dîner était succulent et préparé en main de maître par Mr Voitoz le chef cuistot du "P'tit Quinquin" .


"- Je souhaite vous raconter comment je souhaiterais passer mes prochaines vingt quatre heures , une folie que je désire ardemment et , ce en compagnie de notre homme distrait au chapeau sans âge : Gustave Mulot ici présent ! "

Bigre ! Elle n'y allait pas par quatre chemins Henriette Duman ! 24 heures en compagnie de l'homme facétieux à l'éternel chapeau , voilà qui augurait de bien redoutables aventures .

A la fin du dîner , Gustave proposa à Henriette de la raccompagner dans sa 2 chevaux dernier cri , notre bavarde de service ne se fit point prier et accepta volontiers de repartir dans un carrosse particulier .

Une fois installé à ses cotés du coté conducteur (forcément) , Gustave ne put s'empêcher de lui reparler de son déroutant discours qui le concernait directement .

- "C'était pour le moins surprenant ce défi que vous vous lancez là en ma compagnie Henriette " lui lança t-il en démarrant la deux boeufs .

Henriette , qui avait beaucoup de répartie lui rétorqua qu'elle avait besoin de respirer , et qu'elle en avait ras le bol de son quotidien .

-"Même si j'aime mon métier et la banlieue Ouest de Mufflin , ses habitants et mon entourage familial , j'ai envie de me poser un peu , d'avoir enfin de vraies vacances et ... je sais qu'avec vous je vais pouvoir en profiter " lui répondit elle avec un aplomb qui possédait une essence divine .


Soudain , alors qu'il arrivait près de son domicile , Gustave proposa à Henriette de ne point attendre une seconde de plus et de partir illico à l'aventure .
-"Après tout , vous avez raison ! j'ai également besoin de respirer et , je pense que nous allons bien nous amuser et , qui sait ...vivre une grande épopée ! j'ai un très fort besoin de cela en ce moment alors : let's go madame ! "

Henriette éclata de rire et fut aussitôt ravie ! La destination choisie fut le nord de l'italie , là ou (selon Gustave Mulot) tout était permis et ou rien ne semblait impossible .

Et voilà nos deux énergumènes se dirigeant sur l'autoroute du sud de la France se foutant du tiers comme du quart de ce que leur absence allait pouvoir provoquer autour d'eux .

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PARENTHÈSE MUSICALE

En attendant la parution du prochain opus qui a été un peu retardé afin d'être le plus chouette possible , je vous invite à découvrir (ou redécouvrir) une chanson que j'avais écrite et composée en 2005 suite à la disparition d'un ami d'adolescence . Voici donc "comme un vide" que je dédie à Sébastien A . Bonne écoute !

Jerry OX "Comme un vide" (2005)
envoyé par bobsinclox69. - Clip, interview et concert.

mercredi 27 octobre 2010

Les 24 heures d' Henriette Duman

Un peu gênée , Henriette (Valérie Lemercier ) frappa à la porte de service de la cuisine du P'tit Quinquin et trouva au beau milieu des cuisiniers en action , Gustave Mulot en grande conversation avec un pot de fines herbes . -"Allons Gustave ! tout le monde vous attend ! venez donc nous rejoindre , votre salade va refroidir ! "
Henriette Duman était une femme aussi délicieuse qu'imprévisible . Elle habitait un appartement dans la banlieue Ouest de Mufflin avec ses deux enfants Igor et Grichka . De joyeux bambins bourrés d'énergie à revendre et très précoces pour leur jeune âge puisque , l'aîné tout juste âgé de dix ans , envisageait de se lancer dans la culture du maïs en milieu aquatique .
Séparée de son mari depuis peu , Henriette Duman menait tant bien que mal sa barque en gardant le sourire malgré les épreuves . Elle était employée à la Poste de Mufflin depuis deux ans et se réjouissait en secret des facéties particulières de Gustave Mulot .
Le fameux soir du départ en retraite de Lucien Vieillesse , Henriette eut la grande surprise de voir Gustave Mulot entrain de parler avec un pot de fines herbes ....cela n'arrive pas tous les jours quand même !
-"Allons Gustave ! que faites vous ? vous allez louper l'ensemble du dîner , ce serait dommage !"
Gustave fut à peine surpris d'avoir été distrait dans sa distraction favorite qui consistait à s'adresser aux objets (comme aux personnes auxquelles il lui arrivait de songer) à haute voix et sans aucune retenue .
- "Mais , j'arrive Henriette ! je ne voudrais pas louper le discours de Lucien ! " lança t-il d'un air à peine ironique envers son collègue bientôt retraité !
Lorsque nos deux convives manquant aux ripailles rejoignirent l'assemblée , l'heure était aux rires en cascade et , Henriette Duman qui adorait ce genre d'ambiance qui lui rappelait ses vacances régulières en Espagne demanda illico à porter un toast en l'honneur de Lucien et ...O surprise de Gustave Mulot !
"chers collègues , il faut absolument que je vous remercie pour cette soirée tout à fait idyllique , vous le savez les occasions de rire sont rares de nos jours et ......" Henriette poursuivit son discours qui pouvait à certains moment paraître interminable , quand tout à coup :
"- Je souhaite vous raconter comment je souhaiterais passer mes prochaines vingt quatre heures , une folie que je désire ardemment et , ce en compagnie de notre homme distrait au chapeau sans âge : Gustave mulot ici présent ! "
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UN NOUVEAU BLOG A DÉCOUVRIR
Je vous invite à présent à découvrir un tout nouveau blog intitulé " Z'abeilles" . Un nouveau lieu sur la toile qui , j'éspère vous enchantera . Un blog qui m'a séduit d'emblée de par sa thématique et sa touche tout à fait décalée et réaliste à la fois ... c'est ICI : http://zabeilles.blogspot.com/
Bonne Lecture !

mercredi 6 octobre 2010

Le Banquet des mendiants au p'tit Quinquin



Jeudi 25 septembre , 19 h . Gustave Mulot modeste employé de la poste de Mufflin partit rejoindre ses collègues pour fêter le départ en retraite de Lucien Vieillesse . Lulu , lui aussi humble préposé à la Poste de Mufflin se réjouit de cette bombe entre collègues et , plus encore de pouvoir goûter aux joies de ne plus rien faire qui soit obligatoire puisque ce dernier venait d'atteindre l'âge des vacances du travail : soixante balais bien sonnés .

Le choix du lieu des festivités leur avait été recommandé par Guylaine Lécuyère , la boulangère de Mufflin . "j'vous conseille le P'tit Quinquin , une auberge bien tranquille et pas chère du tout ! vous m'en direz des nouvelles !" . Ah çà !! on peut affirmer ici que nos lascars se souviendront de cette soirée bien mieux que de leur première chemise !



Dès leur arrivée au P'tit Quinquin , Lucien, Gustave et leurs collègues timbrés , humèrent l'atmosphère quelque peu bohème et rurale de cet établissement . Lucien Vieillesse s'adressa aussitôt à l'aubergiste afin d'installer les convives . Gustave Mulot qui était aussi curieux que maladroit (et pourtant bien à gauche ) , regarda avec insistance les objets culinaires d'un autre âge qui se trouvaient aux murs . Chacun vint s'asseoir et , Lucien commença par un petit discours . Le père Lulu avait la réputation d'être un bon tribun et un sacré boute en train (il a d'ailleurs faillit travailler à la SNCF) et lorsqu'il débuta sa prose , Henriette et Micheline assises à ses cotés ne purent s'empêcher de pouffer de rire en se couvrant la bouche avec leur serviette de table . Lucien leur vanta les mérites de la Poste et le plaisir qu'il eut à se trouver à leurs cotés pendant 40 ans . L'entrée fut servit et , à cet instant Lucien décréta que l'on devait passer aux choses sérieuses : "mes chers amis faisons bombances" .



Tout le monde était à table ....sauf Gustave Mulot qui était parti à la découverte du mécanisme de fabrication de l'aération en cuisine . Inquiète de ne point le voir revenir (car il avait bel et bien disparu de la pièce principale ) , Henriette Duman partit le rejoindre en cuisine , puisque d'après un des serveurs du P'tit Quinquin : "le monsieur au chapeau s'est trompé de porte en confondant celle des WC avec celle de la cuisine , un drôle d'oiseau votre ami ! " répondit ce jeune homme en jetant sa serviette sur son épaule droite .

Un peu gênée , Henriette frappa à la porte de service de la cuisine du P'tit Quinquin et trouva au beau milieu des cuisiniers en action , Gustave Mulot en grande conversation avec un pot de fines herbes .

-"Allons Gustave ! tout le monde vous attend ! venez donc nous rejoindre , votre salade va refroidir ! " .

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