lundi 10 juin 2024

Karen et Emile en mauvaise posture

« Ah !  Karen, je te reconnais bien là, la pasionaria ! Je t’approuve totalement ! " s’exclama avec un grand sourire Emile Ajar (incarné bien évidemment par Romain Gary) à son épouse.

Ce 20 mai 1961, alors que le soleil illuminait la ville de ses doux rayons et les pièces les plus lumineuses de l’appartement de Karen Debeauty (jouée par Jean Seberg) et Emile Ajar ...le téléphone retentit, Jean  décrocha aussitôt et une voix masquée comme trafiquée lui répondit :

« -Arrêtez illico votre cirque médiatique, la cause des Noirs et autres métèques ne vous regarde en aucun cas, dernier avertissement » et l’on raccrocha.

Karen blêmit en raccrochant et en fit aussitôt part à Emile avant que la sonnerie de la porte d’entrée ne retentisse à son tour. Après avoir patienté quelques instants, le cœur battant ,Karen et Emile virent une voiture puissante démarrer en trombe. 


Emile ouvrit la porte d’entrée pas franchement rassuré et en baissant les yeux tomba nez à nez avec une lettre déposée sur leur paillasson.

Après avoir déplié la missive, tous deux la découvrir :

« Toi , la militante, cesse de nous importuner avec tes grands discours sur la cause des Noirs, ou çà risque de TRES mal finir pour toi »

 

Karen et Emile, peu habitués à se débiner devant tant d’insanités et étant tous deux rompus aux délires de la presse les traquant à cause de leur célébrité et leur influence depuis quelques années, se rendirent au commissariat le plus proche pour porter plainte.

 

Après avoir réussi à quitter leur domicile sans trop alerter les paparazzis qui trainent toujours autour de leur villa en recherche d’un scoop à se mettre entre la feuille de chou, nos deux protagonistes arrivèrent sans encombres à l’hôtel de Police le plus proche.

Un lieutenant peu souriant les reçus.

      -C’est pour quoi » fit Harry Cover, c'était son blase.

« Nous souhaitons déposer une plainte, un courrier déposé devant chez nous ce matin et un coup de fil anonyme qui ressemble à s’y méprendre à une vilaine menace « fit Karen beauty avec une certaine gravité.

 

Longuement le lieutenant examina le courrier, il quitta la pièce exiguë qui servait de dépôt de plainte et de lieu d’interrogatoire puis revint avec un de ses collègues.

-      Madame, monsieur, l’affaire est grave, fit Harry Cover , d’après nos services de décryptage, il s’agit du parti la CNI ,de dangereux extrémistes anti blancs et anti jaunes, ils se sont présentés aux dernières élections et malgré leur échec cuisant et une certaine complaisance des médias qui préfèrent accuser l’autre bord extrême de salopards, ces gens-là sont nuisibles…


je     Je ne vais pas y aller par quatre chemins, votre cause (celle des Noirs) est noble mais pour ces ectoplasmes , le fait que vous soyez blancs et assez fortunés fait de vous des cibles, il me faut vous protéger .

Abasourdis, Karen et Emile acceptèrent une protection rapprochée, il était donc difficilement envisageable de refuser.

Karen Debeauty éclata de rage et de colère

-mais bon sang, je défends des personnes dont les congénères me reprochent ma couleur de peau ...c’est tout simplement  infect et ahurissant, quel monde, quel monde !

Quelques minutes plus tard, une voiture et un chauffeur mis à leur disposition les raccompagna chez eux. La soirée qui devait être une fête prit à présent une toute autre tournure…

 

 

                                                        A SUIVRE ….





Histoire très librement inspirée de "Chien blanc» un roman de Romain Gary publié le 20 mars 1970. 

 


 

13 commentaires:

honorius a dit…

Salut Jerry, c'est toi qui invente ces histoires ? Si oui beau talent d'écriture, remarque tu l'avais déjà prouvé avec tes chansons. Bonne semaine, amitié

La cachette à Josette a dit…

il y a des écrivains qui ne sont pas vains

Françoise à la Réunion a dit…

Bonjour cher Jerry
Merci pour ce beau partage.
Oui Eklablog comme Canalblog migre sur Overblog car WEBEDIA ne veut garder qu'Overblog et comme en gratuit on sera très limité, je pense retourner sur mon blog que j'avais sur la même plateforme que toi et je te mettrai le lien.
Désolée peu présente sur ce blog, étant donné qu'Eklablog migre sur Overblog avec peu de possiblités pour moi en mode gratuit, donc je suis occupée à mettre en forme mon blog sur Blogger en gratui où je peux utiliser le HTML, CSS etc...en gratuit que j'avais depuis des années, mais pas facile car différent d'Eklablog.
Je te souhaite un bel AM.
Prends soin de toi.
Mon blog sur Blogger : https://fany97440.blogspot.com/
Gros bisous d'amitié.

tiot mineur a dit…

Salut

Le soleil après être apparu disparait de nouveau .

Le week-end s'annonce pluvieux et ce n'est pas marrant car je pensais bosser au jardin.

J'espère que tout va bien pour vous.

Je vous souhaite un

BON WEEK-END

jill bill a dit…

Bonsoir Jerry OX, même si librement inspiré, le talent d'écriture est là.... belle soirée, amitiés jill

ptit randonneur a dit…

Hello Jerry
Je n'ai plus de nouvelles de la musique que tu fais, tu prépares quelque chose ?
Pour ma part, j'ai arrêté la musique, trop de contraintes de jouer en groupe !
J'espère que tu vas bien
Passe un bon weekend
Bien amicalement
@lain

trublion a dit…

Visiblement, les choses ne se sont pas améliorées !
Le temps non plus d' ailleurs, du moins dans la partie Nord du pays !
Passe une bonne fin de semaine Jerry
Amitié

PPRene a dit…

bonjour Jerry, je suit toujours avec plaisir tes histoires , racistes, anti racistes, pas facile tout ça, vaste problème, nos héros vont avoir du boulot ! bon weekend amities

tiot mineur a dit…

Salut,

Le week-end était calme car il a plu alors on est resté devant la TV . La fille est venue me souhaiter la fête des pères et m'a offert un mignon porte lunette chat.

J'espère que tout s'est bien passé chez vous!

Je vous souhaite une BONNE SEMAINE

Anonyme a dit…

Hello Jerry
C'est @lain le batteur
Oui, je suis de ton avis, c'est décevant, car il y en a toujours qui ne bossent pas les morceaux et ça piétine.
J'espère que tu vas bien et que tu as un peu de soleil
Bien amicalement
@lain

manou a dit…

Comme toujours tu nous donnes envie de connaitre la suite ! Je n'ai jamais lu ce roman de Romain Gary mais je me suis régalée à te lire ! Bonne continuation

biker06 a dit…

C’est en 1928 que Romain Gary, engagé dans la Résistance et deux fois lauréat du prix Goncourt dont l’un sous la signature d’Ajar, s’installe à Nice avec sa mère qui lui a promis le ciel bleu. C’est dans cette ville que l’écriture prend à ses yeux une dimension vitale, que ses liens avec la Méditerranée se nouent solidement. La Promesse de l’aube, autobiographie fictive parue en 1960, est au bout du compte une promesse tenue mais un peu trop tard. Au fil des pages, la figure maternelle occupe tout l’espace narratif et se confond avec la ville. Tant de lieux foulés sont ceux de la mémoire affective de l’auteur qui a fait de Nice son port d’attache. Cette adolescence niçoise Romain Gary la racontera tout le long de sa vie. Qui a observé « Nissa la bella » ne peut que retrouver son essence cosmopolite dans l’écriture de Romain Gary. En 1928, l’adolescent juif russe aux yeux bleu vif quitte la Pologne pour Nice, avec son impétueuse mère, Mina. Pendant l’entre-deux-guerres, nombreux sont les Russes ayant fui l’URSS pour la ville aux toits rouges. Dans son roman autobiographique La Promesse de l’aube (1960), on y croise aussi des Italiens, des Polonais, des « Suédoises intelligentes et cultivées » sur le « rivage béni » de la Méditerranée qui aimante l’œil de l’écrivain. Dans une interview de 1971 , Gary confirme : « Autant que je peux me sentir chez moi en tant que citoyen du monde, je suis niçois ».
@+ Pat

écureuil bleu a dit…

Bonjour Jean-Philippe. Je n'ai pas lu Chien blanc et il faudra que je le fasse. Jean Seberg était très belle