Une atmosphère un peu tendue dans cet immeuble de la rue de chevriellère , le parquet ciré ,les stores baissés.Quelques hommes s'affairent dans le hall en costards noirs . ce midi le Padre (Marlon Brando ) reçoit des individus influents qui pourront sans doute l'aider à financer son parti .Des gangsters ?, des voyous de grand chemin ? des Politiques ? que nenni mes amis ! des individus au dessus de tout soupçons qui aiment à se retrouver dans le giron du padre pour y faire affaires .
"padre , padre il y a là quelqu'un pour vous !" lui signifie son aide de camp Nestor Maramouche . le Padre se lève légèrement de son fauteuil , repousse le cendrier ou fume encore son cigare et prend dans ses bras un chat vagabond qui passait par là ayant vu de la lumière
-"fais le entrer ! mais doucement ..fouille le d'abord on est jamais trop prudent " répondit le patriarche avec sa voix de chat de gouttière enroué . L'homme entra , le sourire un peu figé , le genre de mec à qui on ne vendrait pas une voiture ...même d'occasion .Il portait un petit costume gris-noir un peu étriqué et , à voir son visage n'avait sans doute pas beaucoup dormi ...le stress sans doute . Ah , il faut dire qu'il en imposait le Padre , le cheveu gominé , la voix enfumée mais très décisive et lorsqu'il lui arrivait de poser une question il laissait souvent son interlocuteur dans un embarras qui ne lui donnait pas d'autre choix que de répondre l'exact vérité !
"installez vous mon cher ! et dites moi tout d'abord ce qui vous amène jusqu'à moi ? vous savez que je n'ai pas beaucoup de temps devant moi ...que me voulez vous ?"
l'homme ne se désarma point et commença par une petite moue qui plissa son visage et accentua son regard corbeau .

"je me prénomme Bob (
Robert De Niro ) et je suis ici pour affaires , je sais Padre que vous ne disposez pas de beaucoup de temps mais ce que j'ai à vous dire risque de fort vous intéresser " et voilà notre homme entrain de baragouiner sa vie , de son ancien travail comme chauffeur de taxi à New York , de son désarroi face à une femme du monde qui l'avait méprisé , de son incapacité à être heureux ne serait-ce qu'une minute . le Padre visiblement ému (c'était plutôt rare ...mais l'était il vraiment ?) lui demanda de préciser un peu sa pensée et d'en venir au fait !
"faites court jeune homme je vous prie , j'avoue que je commence sérieusement à me perdre en conjecture !"
"OK, Ok ! fit Bob ! alors oui ! un jour j'en ai eu ma claque de ne pouvoir être heureux ne serait-ce qu'une minute ...rien qu'une putain de minute ! tous les jours je transportais des toquards dans mon tacot et un jour je me suis dit : il faut que je nettoie la ville ..ouais que je décrasse cette ville de toutes les ordures qu'elle compte et Dieu sait s'il y en avait ouh là ! alors comme ça je me suis armé et j'ai buté le maque d'une gamine qui faisait la pute ..le massacre ! j'ai fais un peu de taule mais j'ai été libéré et considéré comme un héros ! ensuite j'ai cherché encore et toujours à me venger ...de mon avocat qui m'avait considéré comme une racaille ! le salaud ! En taule j'ai appris à me battre , me suis tatoué tout le corps et à la sortie je lui ai mené la vie dure à ce fumier et à sa famille! rebelote ..je me suis retrouvé au mitard puis on m'a libéré pour bonne conduite ..ah ! je vous jure"
le padré écoutait ce récit des plus captivants en se frottant le crane et en pensant au prochain tramway (nommé désir) qui devait le conduire en lousdé vers un tout autre horizon .
"poursuivez ! poursuivez , je vous prie"
Et Bob continua , il parlait à présent de ce casino qu'il avait ensuite dirigé avec son pote Bénito la tambouille ou il escroquait les gusses qui n'avaient pas les moyens de payer , de cette chanteuse de jazz à qui il jouait des aubades au saxo et même de ce combat de boxe qu'il gagna un jour au pied levé en remplaçant Jack la tornade .
"Voilà Padre vous savez tout de moi , sincèrement je crois que je peux vous être fort utile ! engagez moi !!!"
le padré fut sidéré par autant d'audaces et de guignolades
c'en était assez !! assez ! il commença à sortir de ses gonds et à insulter Bob dont la moue était plus crispée que jamais ...
"mais, pour qui vous prenez vous jeune insolent ! et pour qui me prenez vous pour me raconter vos sornettes qui ne sont rien comparées à ce que fut ma vie , j'ai mendié ,pillé , dévalisé ,détroussé ,arnaqué pour en arriver là mais j'avais une chose que vous ne possédez pas jeune homme : le sens de la loyauté !!! " En l'entendant vociférer au loin ses hommes de main entrèrent dans

son bureau et s'installèrent de chaque cotés comme pour faire un rempart et éloigner le jeune insolent aux dents longues qui visiblement voulait être calife à la place du calife ! L'atmosphère était à présent tendue et survoltée , le chat qui cherchait aventure en ces lieux partit sur la pointe de ses vigoureuses pattes sans demander son reste ..et Bob aussi !
le lendemain , la nouvelle tomba : le Padré était sans un sou , il avait fini par tout donner , aux Indiens , aux pauvres et aux mendiants ...bizarre pour un parrain de la mafia , non ?